La création d'une cosmogonie (par Anaëlle Poix - critique d'art)
Ombre et lumière s’affrontent dans les œuvres de Cosmina. Pour autant, la destruction n’est pas la finalité de ce combat. Au contraire, la création en est au cœur et se dévoile dans un amas de matières et de lumières blanche et noire, qui se propagent et organisent un espace en composition. Cet espace est celui de la construction, de l’élaboration de l’être.
Dans la collection «Les myriades», celle-ci tend vers une communion avec les éléments de la nature et, de manière plus vaste avec les forces de l’univers. Tout semble à la fois converger et diverger dans une chorégraphie infinie, présentant alors l’être en perpétuel renouvellement. C’est de la pérennisation de cet équilibre, que le cycle de l’existence se perpétue et que les renaissances peuvent s’opérer.
Cette idée de métempsycose est d’ailleurs présente dans la collection «Vibrations temporelles», qui nous rappelle que le temps, sans aucun doute l’un des éléments les plus insaisissables de notre univers, détermine et conditionne notre existence éphémère. Confronter à cela, l’être ne peut donc espérer qu’un renouvellement plus vaste, qui le dépasse. Les compositions de
Cosmina semblent alors plus vaporeuses et mouvantes. L’artiste s’empare de la technique classique du sfumato et redéfinit de fait une part de son écriture artistique en élaborant des voiles opaques laissant tout de même transparaître la vitalité des teintes.
Cette collection, laissant penser que l’artiste poursuivrait sur la voie de l’évanescence, est pourtant suivie par une série source d’introspection, de compréhension de l’être, et d’exaltation du vivant, intitulée «Pulsions de vie». La dynamique de ses œuvres évolue de fait vers une subsistance : alors que tout semble disparaître, une trace de l’être demeure et nous entraîne vers l’essence même de l’humanité.
Nous sommes plongés dans cette matière originelle, source de vie. De cette réflexion sur l’énergie vitale, Cosmina nous introduit ensuite dans sa nouvelle collection «De l’apparence à la quintessence». En soulevant les voiles de l’apparence, elle nous invite à découvrir un univers d’où émerge une constellation de couleurs flamboyantes.
Cosmina nous entraîne alors vers diverses réflexions sur l’Homme et la création, particulièrement complexe à dépeindre en art plastique. En effet, comment représenter l’existence, le temps ou encore le processus de création ? D’une manière singulière et innovante, l’artiste a choisi de se référer au cosmos en élaborant des compositions aux dégradés de rouge ou de bleu profonds et dans lesquelles évoluent des amas de matières stellaires, comme neuroniques, nous faisant alors revenir aux origines même du monde. Cette technique artistique étant sans précédent, il a alors été nécessaire d’instituer un nouveau mouvement artistique : l’Atmosphérisme Abstrait.
Grâce à ses œuvres, Cosmina nous initie à une nouvelle cosmogonie où l’être est au cœur de toute création, où mouvement cosmique et mouvement interne de l’humanité se mêlent pour rendre perceptible cette source de vie qui nous envahit et nous guide inconsciemment dans un cycle perpétuel de l’existence.
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